Étude «Sécurité 2023»

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les Suissesses et Suisses se montrent plus pessimistes quant à l’avenir de notre pays et du monde. Ils portent aussi désormais un regard plus critique sur la neutralité et se déclarent prêtes à davantage de coopération. 

Étude «Sécurité 2023»

Image: depositphotos

Les Suissesses et Suisses se montrent plus pessimistes quant à l’avenir de notre pays (19 %, soit +6 points de pourcentage [pp] par rapport à janvier 2022) et du monde (75 %, +7 pp). Ils estiment qu’aujourd’hui, les trois principales menaces sont la guerre, le dérèglement climatique et les crises économiques. En comparaison avec 2019, la confiance en les États-Unis a nettement augmenté alors que celle placée en la Chine et en la Russie a fortement diminué.

En janvier 2023, 55 % de la population suisse (+10 pp par rapport à janvier 2021) se déclare favorable à un rapprochement avec l’OTAN ; c’est la première fois qu’une faible majorité de la population est de cet avis. En outre, 53 % estiment que le principe de neutralité ne s’oppose pas à ce que la Suisse planifie la défense militaire en coopération avec l’OTAN. En revanche, seul un tiers des personnes interrogées soutiennent une adhésion de la Suisse à l’OTAN.

Regard plus critique sur la neutralité

La neutralité au sens large ne jouit plus de la même popularité (91 %, –6 pp par rapport à janvier 2022). De même, les différentes fonctions de cet instrument politique perdent clairement des points : rôle de médiation (91 %, –6 pp), marqueur de l’identité nationale (80 %, –7 pp) et vocation de prévention des conflits (55 %, –14 Pp). La question de savoir si la neutralité peut encore aujourd’hui être protégée militairement de manière crédible divise les personnes interrogées (52 %, +5 pp).

L’adhésion à une alliance défensive européenne est quant à elle nettement plus soutenue (35 %, +12 pp par rapport à janvier 2021).

Les Suissesses et Suisses sont plus nombreux à penser que nos liens politiques et économiques étroits avec d’autres États rendent la neutralité impossible (38 %, +9 pp) et que celle-ci empêche la Suisse d’agir conjointement avec ses voisins européens (41 %, +13 pp par rapport à 2021). Une majorité (57 %, ±0 pp) est encore et toujours favorable à une politique de neutralité différenciée ; à savoir que la Suisse prenne position sur le plan politique, mais reste militairement neutre. Comme précédemment, une nette majorité de la population suisse estime que les sanctions prises à l’encontre de la Russie sont compatibles avec la neutralité (75 %, –2 pp par rapport à juin 2022).

Renforcement de la capacité de défense

La population suisse reste favorable à l’armée ; on enregistre une hausse en ce qui concerne la nécessité de l’armée (78 %, +3 pp par rapport à janvier 2022) et de la volonté de l’équiper complètement (76 %, +6 pp par rapport à janvier 2022). Depuis le début de la guerre en Ukraine, des changements apparaissent aussi dans la manière d’appréhender les ressources financières consacrées à la défense. De fait, 14 % (+7 pp par rapport à janvier 2022) des personnes interrogées considèrent que les dépenses de l’armée ne sont pas assez élevées.

Source: Conseil fédéral